Les animaux restent soumis à la législation sur les biens, et les quelques outils législatifs censés améliorer leur « bien-être » sont insuffisamment mobilisés par la puissance publique. Il est nécessaire de transformer le rapport humain/animal en une coopération respectueuse de chacun, et non plus une exploitation productiviste. Les conditions d’élevage ou de détention des animaux doivent respecter leurs besoins élémentaires en termes d’espaces, d’alimentation, d’habitat, de vie sociale et de santé, et leur garantir une absence de souffrance et de stress.
L’urgence climatique et environnementale impose d’engager le pays dans la transition alimentaire vers une consommation majoritairement végétale, durable, saine, respectueuse de l’environnement, des animaux et des humains. Si le végétarisme relève d’une décision personnelle, permettre une consommation non quotidienne de produits animaux doit être un choix de société. Cela passe par le développement de l’offre végétarienne, notamment auprès des enfants.
L’expérimentation animale doit être progressivement remplacée par des méthodes de recherche non animales, dans l’intérêt de la santé humaine et animale. Celles-ci doivent être promues et subventionnées.
Les écologistes proposent :
- De créer un secrétariat d’État à la condition animale. Son rôle sera de mettre en place une politique intersectorielle afin de faire disparaître les pratiques violentes et cruelles à l’égard des animaux.
- De créer une brigade nationale pour la protection animale. Leur rôle sera d’enquêter et de sanctionner toute infraction quels que soient le lieu et les conditions dans lesquelles des animaux (domestiques, d’élevage ou sauvages) sont détenus, transportés et/ou utilisés.
- De créer un comité d’éthique national sur la condition animale. Sa mission sera d’établir et de publier le bilan annuel des infractions au bien-être animal (alertes, plaintes et sanctions effectives).
- De créer une agence nationale des méthodes alternatives. Sa vocation sera d’accompagner la transition de la recherche expérimentale vers des procédures n’utilisant pas d’animaux.
- De constituer un code animal. Son objectif sera de regrouper dans un même corpus juridique l’ensemble de la réglementation applicable aux animaux (dispositions pénales, civiles, sociales, etc.) et d’encadrer les conditions dans lesquelles les animaux pourront être utilisés dans les activités économiques.
- De renforcer la lutte contre les abandons des animaux de compagnie en améliorant les contrôles de l’identification de ces animaux et en développant des incitations à la stérilisation des chiens et des chats, avant d’appliquer, dans un délai de 3 à 5 ans, une taxe aux détenteurs d’animaux non stérilisés (dont le produit alimentera un fonds d’aide à la stérilisation et aux refuges).
- D’interdire les spectacles avec des animaux sauvages, y compris les combats impliquant des animaux (corridas, combats de coq…) et toute détention ne respectant pas leur condition de vie naturelle (mammifères marins, notamment).
- De soutenir des dispensaires pour animaux dans un but d’intérêt social et sanitaire : leurs missions seraient de fournir des soins aux animaux ou d’effectuer des stérilisations, à un coût indexé sur les revenus des propriétaires.
- D’éduquer dès l’enfance au respect des animaux dans les écoles primaires, puis de oursuivre à tous les niveaux scolaires et de ne pas confier d’interventions en milieu scolaire aux associations de chasse.
- D’engager le pays dans la transition alimentaire vers une alimentation durable, respectueuse de l’environnement, de l’humain et de l’animal. Cela passe par une incitation à réduire la consommation de produits d’origine animale au profit des produits d’origine végétale, via l’information, la formation et la pédagogie.
- D’améliorer l’information auprès des consommateur.trice.s sur l’origine de la production de leur alimentation, en termes d’impact environnemental et de bien-être animal, via la mise en place d’un étiquetage approprié ;
- De promouvoir et de subventionner la transition de l’élevage industriel vers celui en plein air.
- De créer un groupe de travail sur l’ensemble du secteur de la viande pour étudier l’aspect économique de cette filière (rentabilité, coût social, environnemental, subventions, etc.).
- De mettre en œuvre les 65 mesures préconisées par la commission d’enquête sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français.
- De créer une commission d’enquête sur les conditions d’élevage et d’abattage des volailles et des lapins.
- De faire évoluer notre rapport à la faune sauvage afin de mettre un terme aux usages fondés sur la violence. Cela passe par un encadrement strict de la chasse et l’abolition des pratiques les plus cruelles (déterrage, piégeage), ainsi que le développement d’espaces apaisés permettant de tester de nouveaux rapports avec la faune sauvage.
- D’instaurer le dimanche sans chasse.
- De faire respecter les directives européennes sur la biodiversité et de faire cesser tout acte de chasse sur les animaux protégés.
- D’étendre le statut juridique de l’animal à la faune sauvage.
Le trafic d’animaux sauvages est le troisième trafic le plus lucratif au monde. Il est dévastateur pour les espèces et source de grandes souffrances pour les animaux. Il s’appuie souvent sur l’ignorance des personnes et la cupidité des trafiquants. Il est indispensable de renforcer l’information des citoyen.ne.s et de se donner les moyens, notamment législatifs, de supprimer les trafics.
Afin de rendre effective la règle des « 3R » (réduire, raffiner, remplacer) en matière d’expérimentation animale, il est indispensable de créer des structures d’évaluation impartiales et transparentes, de produire une information régulière, d’encadrer et de contrôler aussi bien les éleveurs que les projets de recherches, et de développer les méthodes de substitution.