Résumé

Le CF doit s’engager fermement pour une union large conduisant à une victoire de la gauche et de l’écologie. Après les européennes et les législatives provoquées par le Président de la République, s’ouvre une nouvelle séquence électorale : municipales, présidentielle et législatives. Les crises écologiques et sociales nous obligent à définir avec nos alliés du NFP une alternative à la tentation autoritaire qui nous menace.

Face au péril de l’extrême droite, il est urgent de construire une coalition solide, respectueuse des sensibilités et d’un fonctionnement unitaire du NFP, sans exclusion et sans oublier les régionalistes et la société civile. Notre mouvement doit fédérer les différentes forces de gauche, écologistes, progressistes et citoyennes dans la logique des déclarations de Marine Tondelier sur la nécessité d’une union pour 2027, incarnées avec succès par la place centrale qu’elle a occupée lors des législatives de 2024. Cette union qui a permis la candidature unitaire de Lucie Castets comme Première Ministre. 

Exposé des motifs

Notre pays traverse une période marquée par des turbulences politiques, économiques, sociales et environnementales. La scène politique, fortement morcelée et polarisée, voit l’émergence inédite d’une extrême droite opportuniste exploitant le mécontentement généralisé des citoyen·ne·s.

Lutte contre le dérèglement climatique, abrogation de la réforme des retraites, arrêt des atteintes aux droits des étrangers ou des attaques contre les personnes sans emploi, renforcement des services publics, lutte contre la baisse du pouvoir d’achat, restauration des libertés publiques, tolérance zéro envers les violences policières : pour corriger dix ans de Macronie, les Écologistes et les forces de gauche ont la responsabilité de construire une alternative à la majorité de droite qui, loin de constituer une barrière républicaine, sert de tremplin aux idées racistes et xénophobes, en opposition à nos valeurs républicaines fondamentales. Faire mieux, c’est construire une alternative majoritaire à la tentation autoritaire et nationaliste qui ne cesse de progresser et menace, battre nettement la majorité macroniste, la droite et empêcher toute possibilité d’accession au pouvoir de l’extrême droite.

Le risque d’une victoire RN, renforcé par l’instabilité permanente du régime, les errements, inédits en Ve et même en IVe République, du Président dans la nomination d’un Premier ministre et dont les prémices sont légitimées par la composition et le fonctionnement du gouvernement Barnier, doit nous obliger à être plus exigeant.es, plus constant.es et mieux ancré.es sur tous les territoires.

L’alliance NFP a permis d’agrandir le groupe écologiste à l’Assemblée nationale et d’un intergroupe de gauche de 193 député·e.s, après seulement 3 semaines de campagne électorale en front uni. Le pire a été évité mais l’extrême droite aussi a progressé.

En 2020 lors des municipales, en 2021 dans nos régions et nos départements, c’est l’écologie politique qui a pu rassembler, là où ce fut possible, les forces de gauche, régionalistes, de l’écologie et les forces vives de l’engagement citoyen. Notre assise électorale s’en est trouvée élargie dans les différentes assemblées et institutions.

Fort de cette expérience législative, des batailles communes (contre les retraites, la loi Darmanin…,), fort des expériences de gestion commune des Villes, notamment celles gagnées par les écologistes en 2020, il est possible de construire une séquence électorale victorieuse.

Ce large rassemblement est fondamental et ne doit pas réitérer les dérives de la mandature 2012/2017. Nous, écologistes, devons avoir l’humilité de sortir du réflexe boutiquier et admettre qu’une gauche écologiste divisée laisserait un boulevard pour un duel droite/extrême droite au second tour de l’élection présidentielle en 2027.

Chacun·e sait que réussir une union large n’est pas simple mais l’expérience du NFP nous a démontré que c’est une exigence populaire. C’est unis que les syndicats ont porté la belle bataille des retraites. C’est unis que des syndicats et des ONG ont pu obtenir des victoires environnementales et sociales.

La crédibilité d’une union pour 2027 ne saurait se décréter, elle doit être construite à chaque actualité, en lien avec nos valeurs : l’antiproductivisme, le combat contre le capitalisme portant atteinte aux droits humains et au vivant, le bien-être animal, la lutte contre les énergies extractivistes (y compris l’énergie nucléaire), la protection de toutes les minorités (genre, sexualités, origine ethnique, personnes en situation de handicap, grand âge, précaires etc.), l’écoféminisme, le droit à la réhabilitation et à la seconde chance, l’autonomie des territoires, l’attachement à une construction européenne sociale et écologique, l’écoute de la société civile, des syndicats et de la jeunesse progressiste de notre pays,…

Elle doit aussi s’incarner dans une équipe plurielle qui préfigure le gouvernement qui accompagnera le ou la futur·e président·e de la République. On ne saurait enjamber les élections municipales qui doivent faire partie de la construction de cette union. Pour les municipales nous devons, partout où c’est possible, mettre en œuvre en priorité des stratégies d’union des forces progressistes, écologistes et antilibérales.

Notre objectif est de renforcer notre ancrage territorial en conservant les villes conquises et en remportant de nouvelles, afin de permettre l’émergence de majorités de gauche, écologistes et citoyennes, représentatives de la diversité de la société, à toutes les élections. 

Face au péril que représente la montée de l’extrême droite, notre sujet n’est pas de résumer le débat politique à gauche à la seule question des alliances, mais bien à concilier l’urgence impérieuse de mener la bataille des idées, la construction d’un projet commun avec celle de réussir une alliance de la gauche et de l’écologie pour élire une nouvelle majorité pour le pays.

Motion

Les Écologistes, plusieurs fois, se sont prononcés pour une candidature commune en 2027.

L’union fut un réflexe pour l’ensemble des forces de gauche à la minute de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin 2024. Cette promesse ne saurait rester vaine et doit prendre la forme d’un engagement concret. Notre parti s’engage à tout mettre en œuvre pour former un front majoritaire uni et solide.

Il conviendra de toujours respecter, y compris en dehors des temps de campagne électorale, un pacte de non-agression vis-à-vis des autres forces de gauche. Si des oppositions surviennent, elles feront l’objet de discussions pour être actées in fine.

Dès à présent, il faut pour :

Les élections municipales

  • travailler l’union en intégrant les forces citoyennes, écologistes et de gauche dans le respect de la subsidiarité des territoires.
  • Si les écologistes sont majoritaires, il conviendra d’adopter la position la plus ouverte pour éviter des listes dissidentes. Le bilan des maires écologistes sera valorisé, notamment la manière dont ils ont réussi leurs coalitions.

Le projet politique commun de 2027

  • travailler un programme de gouvernement, à partir de celui des orientations de celui du NFP, enrichi de débats au sein d’une plateforme commune et d’une consultation citoyenne sur les priorités issues de ce programme.
  • réfléchir avec les autres partis, groupes parlementaires, associations citoyennes, Régionalistes et Société civile à une charte de coordination : modalités d’élaboration d’un programme commun et de désignation des candidat·e·s pour la présidentielle et les législatives (ticket paritaire Président·e / 1er.e Ministre, équipe de gouvernement). Cette charte intégrera les modalités d’expression publique des personnes s’engageant dans cette démarche et montrera que nous savons devenir une gauche mature, capable de gouverner, décider ensemble, capable de compromis. 
  • appeler dès septembre 2024 à des « états généraux des communs » des forces politiques, syndicales, culturelles, intellectuelles et économiques de gauche afin de mener des campagnes thématiques unitaires et gagner la bataille culturelle.
  • travailler sur les villes et les circonscriptions RN et agir comme catalyseurs des initiatives et des luttes locales en écoutant les besoins des habitant·e·s pour montrer que les propositions de la gauche et des écologistes répondent à leurs problématiques et pouvoir être audible dans notre opposition aux mesures racistes et discriminatoires de l’extrême droite.
  • participer aux réunions de démarches unitaires et entretenir un dialogue régulier avec l’ensemble de nos partenaires.
  • éviter l’hégémonie contre-productive, respecter un pacte de non-agression, reconnaître la nécessité de forces militantes et la mutualisation des ressources financières des partis de la gauche et de l’écologie pour les échéances électorales.
  • Organiser autant que possible des agoras régulières en format NFP dans les circonscriptions législatives
  • Appeler à la mise en place d’intergroupes NFP à l’Assemblée nationale et au Sénat

Pour participer concrètement à ce travail unitaire :

  • un comité de pilotage est créé fin 2024 (une motion au prochain CF sera déposée pour en donner les modalités)
  • Un point d’étape est fait à chaque Conseil Fédéral et vise à constituer un premier socle programmatique, au plus tard en décembre 2025.

Unanimité pour


Retour sur les motions adoptées par le Conseil fédéral des Écologistes -EÉLV
des 5 et 6 octobre 2024

Synthèse des positions antérieures du parti

Un chemin collectif pour une victoire écologiste, démocratique et sociale en 2027 (décision du parti) :

Municipales, travailler dès maintenant pour anticiper les victoires de demain :