Depuis juin 2023, les députées Sabrina Sebaihi (écologiste, Hauts-de-Seine) et Béatrice Bellamy (Horizons, Vendée) conduisent une enquête parlementaire au sujet des dysfonctionnements dans les fédérations sportives françaises. Malgré la somme considérable de témoignages recueillis sous serment, et faisant état de faits extrêmement graves de corruption et de violences sexuelles, notamment sur des enfants, des sommités du mouvement sportif français cherchent à entraver les travaux de la commission d’enquête. 

Ainsi, dans un courrier, le président du CNOSF (le Comité national olympique et sportif français), David Lappartient, s’est plaint d’« accusations outrancières » et a qualifié les travaux de cette commission de « caricaturaux ». La Fédération française de football, à travers son président, Philippe Diallo, dénonce elle aussi le travail de nos parlementaires, niant également l’ampleur des dysfonctionnements de nos fédérations sportives. 

EELV tient à rappeler à David Lappartient ainsi qu’à Philippe Diallo que les travaux de la commission d’enquête parlementaire se tiennent dans un cadre réglementaire, celui de l’Assemblée nationale et découlent d’une prérogative constitutionnelle. Nous leur demandons donc de respecter le travail de nos parlementaires.

L’ampleur et la gravité des faits qui sont évoqués devraient inviter les responsables du mouvement sportif à l’humilité et à l’action plutôt qu’à la dénonciation du travail de la commission. Les dispositifs de prévention des violences mis en place au sein des institutions sportives devront manifestement être améliorés.

Face à l’ampleur du phénomène, la plateforme Balancetonsport.fr a été mise en place, dans le cadre du travail de la commission d’enquête, pour recueillir et libérer la parole des victimes. 

Le travail mené par Sabrina Sebaihi et Béatrice Bellamy est courageux. Les violences dans le sport sont encore légion, elles sont insupportables et doivent disparaître. Le mouvement sportif doit sortir de l’omerta et résolument s’employer à éradiquer ce fléau par :

  • un changement de gouvernance qui introduirait davantage de démocratie et de parité au sein des fédérations sportives, 
  • un plan de masse de prévention et de sensibilisation, 
  • une formation systématique et effective de l’ensemble des encadrant-es et bénévoles du mouvement sportif 
  • ainsi que par une réelle redirection des moyens vers les acteurs et actrices qui s’engagent efficacement pour un sport sain. 

Une des priorités d’EELV est que cessent toutes les violences dans le sport. Nous sommes convaincus que le sport est un outil précieux au service de la société et c’est parce que nous savons son pouvoir que nous ne pouvons tolérer qu’il soit le terrain de tant de dérives.

Le sport français, allié du bien-être, de l’émancipation et de la santé, doit effectuer une profonde mutation !

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole
La commission Sport, Loisirs, Tourisme d’EELV