Mi septembre, environ 11 000 exilé-e-s sont arrivé-e-s par bateau sur l’île italienne de Lampedusa (dont le centre d’accueil n’est dimensionné que pour 700 personnes) au terme d’un parcours dangereux et épuisant, fuyant notamment la misère ou les conséquences du dérèglement climatique.

Mardi 19 septembre, Gérald Darmanin annonce que « la France n’accueillera pas de migrants qui viennent de Lampedusa ». La veille il s’affichait en allié de la cheffe du gouvernement italien issue du parti d’extrême droite, Giorgia Meloni, à qui il proposait de « les aider pour reconduire des personnes » vers les pays qu’elles ont été contraintes de quitter.

Des propos confirmés quelques jours plus tard par Emmanuel Macron en reprenant la triste formule “la France ne peut accueillir toute la misère du monde” qui occulte le besoin impérieux pour les nouveaux et nouvelles arrivant-e-s de trouver refuge.

Ces déclarations du Ministre de l’Intérieur et du Président de la République sont en violation totale du droit d’asile et finalement en cohérence avec la politique sécuritaire qu’ils prônent et la répression que subissent les exilé-e-s en France depuis plusieurs années au mépris des droits humains les plus élémentaires. Nous, écologistes, continuons à nous indigner de la réponse apportée par la France et de l’absence totale d’humanité dans le traitement des personnes exilé-e-s.

Nous ne cesserons de dénoncer l’entêtement de l’Europe et des Etats européens, la France et l’Italie en tête, à mettre en œuvre des politiques toujours plus répressives en s’efforçant de fermer les frontières. Ces actions sont criminelles et n’ont jamais eu pour conséquences d’empêcher les personnes de partir. Au contraire, elles continuent à tenter de rejoindre l’Europe dans des voyages très dangereux : selon l’Organisation Internationale pour les Migrations, près de 30 000 personnes ont péri sur la route vers l’Europe depuis 2014.
Hier encore, une femme érythréenne est décédée à proximité de Calais (62) alors qu’elle tentait la traversée de la Manche.

Il est impératif de changer de paradigme et proposer des politiques d’accueil assorties de conditions dignes d’existence à toutes personnes en exil et chercheuses de refuge.

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole
La commission Immigration d’Europe Ecologie Les Verts